XVIIe-XVIIIe siècles
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Ce troisième et dernier tome du Journal de Gouverneur Morris pendant la Révolution française couvre la période d’avril 1791 à janvier 1793, marquée par la fuite du roi à Varennes et le déchaînement de la violence, avec les massacres de septembre et la plongée dans la Terreur. Morris assiste, impuissant et dépité, au spectacle d’une révolution qu’il avait pensée légitime et susceptible d’inaugurer une période faste pour la France, à l’instar de ce qu’il avait connu dans son pays d’origine. Le Journal décrit cette lente et irréversible descente dans les affres d’un inconnu qu’il redoute autant qu’il l’avait prédit, car il se convainc que le peuple français n’est pas mûr pour la forme républicaine. C’est à ce moment-clé de l’histoire qu’il est nommé, par le président Washington, ministre plénipotentiaire des États-Unis en France, poste occupé avant lui par Franklin et Jefferson. Non sans courage, il accomplit son devoir de diplomate dans un monde en pleine décomposition. Le Journal devient alors un objet encombrant pour celui qui avait continué à penser et à agir pour l’établissement d’une monarchie modérée, à même de répondre aux attentes d’un peuple qu’il avait appris à aimer. Le journal s’étiole et Morris y met fin le 5 janvier 1793. Il assistera à la décapitation de Louis XVI qu’il décrira avec émotion dans un courrier envoyé à Jefferson.
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La guerre franco-savoyarde de 1600, les réunions du Conseil des CC, l’Escalade du 12/22 décembre 1602 et la guerre de 1603, le soutien des cantons suisses et de la France, la paix de Saint-Julien, des truites pour régaler Henri IV, un tremblement de terre, une abondance de fruits, un gel du Rhône, les promotions du Collège, le prix du vin, des procès et des exécutions publiques, un ambassadeur persan, le décès de Théodore de Bèze…
Esaïe Colladon, médecin, professeur à l’Académie, raconte Genève en des temps troublés. Mélange d’anecdotes et de grande histoire, son Journal est une source importante pour les premières années du XVIIe siècle. Il est édité ici pour la première fois en entier, éclairé par un commentaire historique.
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Nonostante la leggenda nera di Pietro Aretino pornografo, ateo e flagello dei principi abbia acquisito sin dalla prima modernità la rilevanza di un mito di dimensioni sovranazionali, la ricezione fuori d’Italia di uno tra gli autori più controversi della letteratura europea resta una questione aperta. Continuano a non esistere studi generali sull’argomento, e ancor più frammentaria è la documentazione che riguarda la «fortuna concreta», la reale circolazione e l’effettiva fruizione dei suoi testi da parte del lettorato d’oltralpe.
Questo libro, che prende in esame, censendoli, i più di 460 esemplari delle edizioni cinque-seicentesche delle opere aretiniane oggi conservati nelle biblioteche di Francia e osserva le tracce di lettura lasciate dai loro possessori, intende contribuire a colmare questa lacuna. Si rivolge dunque, oltre che agli studiosi di letteratura italiana e francese, agli storici del libro e della lettura, ma anche ai conservatori dei fondi antichi e ai collezionisti privati, presso i quali la produzione dell’autore toscano non ha mai smesso di costituire un oggetto degno di attenzione.
Si la légende noire d’un Pierre l’Arétin pornographe, athée et fléau des princes a atteint dès la première modernité la portée d’un mythe aux dimensions supranationales, la réception hors de l’Italie de l’un des auteurs les plus controversés de la littérature européenne reste néanmoins une question ouverte.
Cet ouvrage examine et recense les quelque 460 exemplaires des éditions parues aux XVIe et XVIIe siècles des œuvres de Pierre l’Arétin aujourd’hui conservés dans les bibliothèques de France et en observe les traces de lecture. Une enquête magistrale, première du genre, complétée des index nécessaires.
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Dès sa thèse, Denis Bjaï s’est intéressé au récit épique et a servi la littérature française à la Renaissance avec éclat et passion. À l’occasion de son départ en retraite de l’Université d’Orléans, un groupe de collègues de France et de l’étranger ont souhaité saluer sa carrière exemplaire en lui offrant un volume de Mélanges. Centrées autour de la notion d’épopée et des formes du discours héroïque, quinze études s’attachent à rappeler le rôle important que jouent le discours, les thèmes et le style épiques dans la littérature française du Moyen Âge jusqu’au XVIIIe siècle. Si Ronsard, avec La Franciade, occupe la place centrale de ce volume, d’autres écrivains (d’Homère à Fénelon, en passant par Bodel, Rabelais, Du Bartas, D’Aubigné et La Fontaine) laissent percevoir dans leurs œuvres l’étoffe variée dont l’épopée est faite, et font entendre les composantes de sa rhapsodie.
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TABLE DES MATIÈRES
LISTE DES ABRÉVIATIONS
INTRODUCTION
PREMIÈRE PARTIE
MUSIQUE ET MYSTIQUE
Chapitre premier. TERMES
Musique
Une mathématique affective
Musica humana : la descente en soi
Langage spirituel
Mystique
La théologie mystique
Ravissement et extase
L'union et la déchirure
Visions et révélations
Un nouveau langage
Chapitre II. FONDEMENTS BIBLIQUES
L'Exode
Moïse au mont Sinaï : sonorité musicale et dialogue divin
Marie, soeur de Moïse, prophétesse et musicienne
Le livre des Rois : musique et possibilité de la parole
Le Cantique des cantiques : chant d'union et présence de la voix
L'Apocalypse : visions musicales et chant nouveau
TABLE DES MATIÈRES
DEUXIÈME PARTIE
LES LANGAGES DE L'EXPÉRIENCE
Chapitre III. LA MÉTAPHORE MUSICALE ET L'INDICIBLE
Il est mélodie
La Passion musicale
Le paysage sonore
Les dernières paroles
La chair du tympanon et les boyaux de la cithare
Percussion et flagellation
La liquéfaction sonore du corps
Anima mea liquefacta est, ut dilectus locutus est (Ct 5, 6)
De la pensée rationnelle à la pensée mystique
La divinisation
Déifié en mélodie
Jouer, chanter, se transformer en Dieu
Chapitre IV. L'EXTASE ET L'AVÈNEMENT DU CHANT SANS PAROLES
L'extase comme effet musical
Musique liturgique et extase divine
Du bon usage des chansons d'amour profane
Du chant des oiseaux
Musique instrumentale et musique du quotidien
La décomposition des mots dans le chant extatique
Le jubilus augustinien
Des chants inintelligibles
Sonorités surnaturelles
L'extase et la mort
Trépas et musique angélique
Marie d'Oignies
Caterina da Bologna
TABLE DES MATIÈRES
TROISIÈME PARTIE
LES IMAGES DE LA CONNAISSANCE
Chapitre V. LES VISIONS MUSICALES : PORTÉE GNOSÉOLOGIQUE
Hildegarde de Bingen : symphonie révélée et musique des origines
Symphonia – la dernière vision du Liber Scivias
Chant et reconduction à l'unité
L'herméneutique de l'ange chez Elisabeth von Schönau
Le dédoublement visionnaire du quotidien
Assomption, chant, récompense
Joachim de Flore et la vision musicale du Psalterium decem cordarum
Le chant et l'herméneutique du texte
La forme du mystère
Parler en image
Chapitre VI. LES VISIONS MUSICALES : CONSOLATION ET ESCHATOLOGIE
L'ange musicien de François d'Assise
L'excès et l'intolérable douceur
L'apparition musicale comme perte de soi
La tradition : Chiara Bugni da Venezia
Le chant amoureux d'Heinrich Suso
Musique et mortifications
« Ne vois-tu pas comme j'ai mal ? »
L'ange musicien et la vérité sur soi
La musique apocalyptique de Richard Rolle
Le signe musical du salut
Le concert immuable
Écoute intérieure et lumière sur soi
QUATRIÈME PARTIE
RÉVÉLATIONS, CHANSONS ET DIALOGUES : LES MOTS D'UN AUTRE
Chapitre VII. RÉVÉLATIONS MUSICO-DIVINES
Douceline de Digne en procession céleste chantée
Le chant lui dévorait la moelle des os
La trace
Transfert d'autorité
Les prescriptions normatives des Revelaciones de Brigitte de Suède
La musique au jugement
Ordres musicaux
L'instrumentalisation des voix célestes
Messe chantée par le Christ à Gertrud von Helfta
Chanter : combler la déficience des mots
Le Christ-livre de chant
Missa devota – le spectacle sur la scène intérieure
Conclusion : savoir, dire et langage musical
Chapitre VIII. CHANSONS ET MOTS ILLIMITÉS
Les chansons d'Angela da Foligno
Irruption du chant – interruption du récit
« Non potest narrari. Sed ego quasi cantabam »
Le rondeau du Miroir des âmes simples et anéanties de Marguerite Porete
De la prose de Raison à la chanson d'Amour
« Icy commence l'Ame sa chançon »
La chanson finale dans les gloses du XVe siècle
Les canciones de Jean de la Croix
« En esta canción canta el alma »
Infinitude des canciones finitude de la prose
Les canciones images de l'expérience mystique
CONCLUSION
BIBLIOGRAPHIE
INDEX DES NOMS
Visions musicales sur le modèle de l'Apocalypse, extases divines provoquées par des chants profanes, ravissements de l'esprit à l'écoute du chœur angélique, divinisation du sujet au son d'instruments musicaux, déliquescence du corps devenu fluidit© mélodique : dans la tradition chrétienne, la musique est à la fois langage céleste, corps sensible agissant sur le corps humain et métaphore pour décrire les altérations de l'être.
L'ouvrage analyse les multiples relations entre la musique et l'expérience mystique à travers la littérature savante et visionnaire du XIIe siècle, les écrits franciscains, dominicains et cisterciens, ceux des béguines et des ermites errants jusqu'aux portes du XVIIe siècle, siècle du tournant de l'attitude européenne face au sacré. La musique s'y donne comme le langage le plus approprié pour s'approcher de la cognitio Dei experimentalis et la traduire. L'écrit mystique se révèle un lieu privilégié pour saisir la dimension sémiotique et symbolique, cognitive et performative de la musique dans la culture médiévale et humaniste.